"Il y avait tant de vins pour le dîner de vignerons au restaurant Laurent que j'avais réservé au même endroit une table pour le lendemain, pour « finir les restes ». Peu de mes enfants étant disponibles et ma dernière fille allaitant encore, il fut décidé que le dîner « du lendemain » se ferait chez elle. Philippe Bourguignon m'avait prévenu que les vignerons n'ont pas pour habitude de laisser des restes, mais je croyais bien pouvoir profiter encore des trésors de la générosité commune. Daniel, le sommelier, avait rangé les bouteilles très soigneusement.
Il ne reste en fait que les fonds des magnums car toutes les bouteilles, partagées en treize buveurs, sont vides. Mon gendre aime cuisiner et s'est préoccupé de trouver de beaux produits. Il s'est lié d'amitié avec le légumier qui livre les plus grands restaurants de la capitale. En croquant les champignons de Paris, on a en bouche le goût de ceux de l'Astrance, si délicieux. Et quand on tartine un peu de foie gras sur les champignons, on se trouve en rêve à l'Astrance. Nous croquons ces champignons sur le Champagne Pol
Roger Cuvée Winston Churchill en magnum 1990 qui a gardé beaucoup de fraîcheur, a perdu sa bulle du fait des transports et se révèle toujours aussi agréable. Mais l'absence de complexité et de folie apparaît un peu plus.
Lorsque nous passons au Champagne Salon en magnum 1985, il n'a pas perdu une once de sa vigueur et de son expressivité. Il est assez extraordinaire. Et je l'adore encore plus. Avec champignon et foie gras, mais aussi avec des bulots cuits à la perfection, le champagne se régale."
Extrait du bulletin n° 360 du 9 Février 2010, Wine-Dinners